Thursday, August 14, 2008

PIE XII VOEUX DE NOEL 1942

  • Dans son message de Noel, le Pape énonce le voeu de "la fin des combats en faveur de toutes les victimes de la guerre." Il poursuit : "Ce voeu, l'humanité le doit aux centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive."

    Les Alliés jugèrent cette condamnation du Nazisme bien faible mais les Allemands ne s'y trompèrent pas. Analysant le discours du Pape, le service de sécurité du Reich en conclut : "Il (le Pape) accuse virtuellement le peuple allemand d'injustice envers les Juifs et il se fait le porte-parole des Juifs, criminels de guerre."

  • Pour sa part, l'historien juif Pinchas Lapide a estimé que les interventions du Saint Siège avaient sauvé du massacre quelque 800.000 juifs.

Tuesday, August 12, 2008

ST AUGUSTIN, CE GRAND CRETIN

Saint Augustin, père de l'Eglise, mena un combat douteux contre les Chrétiens non orthodoxes d'Afrique du Nord.

Les "Circoncellions" étaient des hérétiques donatistes africains, réunis en bandes armées afin de résister à l'orthodoxie chrétienne que l'empereur Constantin voulait imposer par la force et la persécution. Cette "guerre de religion" qui ensanglanta l'Afrique du Nord au début du IVe siècle, puis encore au début du siècle suivant, se doubla d'une révolte paysanne, d'un genre de "jacquerie".
En effet, ces "maquis" d'hérétiques armés recrutaient surtout parmi les paysans sans terre, ruinés par l'excessive pression fiscale d'un Empire romain au bord de la banqueroute. Les Circoncellions ne constituaient donc pas à proprement parler un groupe ethnique, bien que leurs bandes fussent majoritairement composées de Maures, indigènes d'Afrique du Nord, non romanisés ou demeurés rétifs à toute romanisation.

Constantin s'étant résigné à apaiser le conflit donatiste, un modus vivendi précaire s'installa tant bien que mal entre les deux Églises chrétiennes d'Afrique du Nord, l'orthodoxe et l'hérétique. Mais au début du Ve siècle, la crise donatiste, avec en corollaire, les troubles socio-religieux causés par les Circoncellions, fut réactivée du fait du l'intervention de saint Augustin qui entra dans ce débat théologique des plus sensibles avec la délicatesse feutrée d'un éléphant dans un magasin de porcelaines.

En 411, le célèbre évêque d'Hippone réunit à Carthage un concile qui précisa à nouveau que l'efficacité des sacrements ne dépendait pas du prêtre : il suffisait que celui-ci se réclame de l'évêque de Rome pour que les cieux s'ouvrissent à sa prière. Par cette déclaration, les évêques carthaginois reconnaissaient implicitement une certaine primauté du pape, qui dût en être ravi.

L'assemblée de Carthage constata également l'échec des méthodes douces pour vaincre l'hérésie. Et de fait, il semble bien qu'à cette époque, l'église donatiste, qui s'appelait elle-même "l'église des Saints", comptait plus de fidèles que l'orthodoxe. En outre, la médiation du pape était superflue, car le Siège romain avait déjà condamné la doctrine pernicieuse à de multiples reprises, et cela n'avait servi à rien. Il ne restait donc plus à Augustin qu'à recommander l'intervention du bras séculier, c'est-à-dire des autorités impériales romaines.
Elles frappèrent avec rudesse : trois cents évêques hérétiques et des milliers de prêtres de rang inférieur furent dépouillés de leurs biens et exilés dans les îles de la Méditerranée. Quant à leurs ouailles, de dures sanctions furent prévues pour punir leur éventuelle obstination : le donatiste qui assistait à sa messe hérétique était condamné à une lourde amende et se voyait automatiquement privé de la citoyenneté romaine ; à la cinquième récidive, c'était la mort sur le bûcher !

Avec sa douceur évangélique coutumière, le grand saint Augustin affirma que pour supprimer entièrement "la barbare et violente hérésie des Donatistes, toute indulgence pourrait paraître plus cruelle que leur cruauté même…" (lettre 185)

Ces douces lois eurent l'effet que l'on pouvait craindre. Les hérétiques rebelles se constituèrent à nouveau en bandes armées et ravagèrent le pays. Des légions entières, qui auraient pu être utilisées plus utilement à garder l'Empire des hordes barbares, durent une nouvelle fois affronter ces "Circoncellions". Ce fut une guerre civile atroce qui ne prit fin que vingt ans plus tard quand les Vandales envahirent l'Afrique. Malgré leur sauvagerie, ces Barbares furent accueillis comme des libérateurs par les donatistes persécutés. Face à cette coalition, toute la détermination de l'armée romaine commandée par le comte Boniface s'avéra vaine.

À cause de l'intolérance des Chrétiens et de leur inextinguible passion pour les discussions absconses, la province d'Afrique, l'une des riches et des plus peuplée de l'Empire, était désormais définitivement perdue pour Rome.
Deux siècles plus tard, les Arabes n'auront aucun mal à convertir à l'Islam ces régions qui les accueilleront même en libérateurs.